Comment devient-on infirmière libérale ?
Dans le secteur médical en général, et dans le domaine de l’infirmerie en particulier, de nombreuses infirmières aspirent à avoir leur propre autonomie dans le travail. En tant que professionnelles de métier, elles souhaitent s’éloigner de la hiérarchie, services de soins et stress du milieu hospitalier. De ce fait, elles veulent devenir leur propre patron en créant leur propre entreprise, sous forme de cabinet. Découvrez les démarches à faire pour devenir infirmière libérale.
Obtenir son diplôme d’infirmière d’Etat et exercer pour acquérir des expériences
La première condition pour devenir infirmière libérale consiste évidemment à obtenir le diplôme d’infirmier d’Etat. Pour ce faire, il faut suivre la formation appropriée dans un Institut de Formation en Soins Infirmiers, composée d’études théoriques et stages pratiques, pendant 3 ans. A l’issue de cette période, l’infirmier doit maîtriser les 10 compétences requises dans le référentiel métier de l’infirmier.
Une fois le diplôme obtenu, l’infirmière doit être enregistrée auprès du tableau de l’ordre National des Infirmiers. Ensuite, il faut évoluer en établissement hospitalier, public ou privé, en dispensant des soins généraux pour renforcer ses compétences dans le cadre de l’expérience professionnelle.
Environ 3 200 heures de travail sont requises pour intégrer le corps des infirmières diplômées d’Etat libérales (IDEL). Cette période doit être répartie sur au moins 24 mois au sein d’un milieu hospitalier ou dans un établissement de soins, et ce, durant les 6 années avant la soumission de la demande. Si le prétendant n’a pas exercé durant 6 ans, il lui faut justifier et faire valoir 36 mois d’expérience. Pour devenir IDEL remplaçant, il faut justifier d’un peu plus moins d’heures, soit 2400 au total.
Choisir son lieu d’exercice en tant que libérale
Enfin, une fois que les deux conditions citées plus haut sont remplies, il est temps de choisir le lieu d’exercice. Il est important de vérifier la présence d’IDEL dans chaque zone auprès de la Caisse d’Assurance Maladie du département convoité, de manière à opter pour celle encore non saturée. Cela permettrait à la commission de valider facilement le dossier. D’autant plus que des dispositions particulières, entre autres, des subventions et abaissements de charges sont proposées aux IDEL qui s’installent dans les zones sous-dotées.
Enregistrer son diplôme et sa nouvelle identité professionnelle
Les conditions sont maintenant remplies, et il est temps de procéder aux formalités administratives. La première étape consiste l’enregistrement du diplôme auprès de l’ARS (Agence Régionale de Santé). Effectivement, cette structure est le centre de recensement national des professionnels de santé réglementés, à l’exception de ceux exerçant dans l’armée. En l’occurrence, l’identité de l’infirmière doit y figurer, avec les diplômes et les lieux d’exercice. Une fois répertoriée à l’ARS, l’infirmière obtient son numéro ADELI, qui lui sert d’identification en tant que professionnelle de santé régulière.
Après l’enregistrement du diplôme, il faut également s’inscrire à l’ordre national des Infirmiers et infirmières. Pour ce faire, il faut retirer le formulaire d’inscription auprès du Conseil Départemental de l’Ordre d’Exercice Infirmer, et le remplir avant de le retourner auprès du même organisme.
Après avoir obtenu le numéro ADELI, une autre démarche d’enregistrement est nécessaire pour devenir infirmière libérale. Celle-ci s’effectue auprès de la CPAM ou Caisse Principale d’Assurance Maladie de la zone d’exercice. Cette formalité effective permet de passer à la signature de la Convention nationale des Infirmières, de manière à obtenir la carte professionnelle de santé ou CPS. Cette dernière constitue le passeport pour accéder à l’affiliation à l’assurance maladie de l’IDEL, et d’avoir par la même occasion les feuilles de soins préidentifiées.
Les autres démarches incontournables
Il est temps pour l’IDEL de procéder à la déclaration de début d’activité. Cela se fait auprès du centre des formalités d’entreprises (CFE), au niveau de l’URSSAF du lieu d’exercice. L’objectif de cette déclaration consiste à vous faire connaître, à informer les secteurs intéressés et éventuels interlocuteurs de l’entreprise de son existence. Cette démarche doit être réalisée dans les huit jours à partir du début de la création de l’entreprise.
En tant que professionnel de santé libéral, l’infirmière libérale est tenue de s’affilier à la Caisse autonome de retraite et de prévoyance des Infirmiers, Masseurs-Kinésithérapeutes, Pédicures-Podologues, Orthophonistes et des Orthoptistes (CARPIMKO). Il s’agit de l’institution d’assurance vieillesse destinée spécialement aux auxiliaires médicaux. L’exécution de cette formalité doit être effective dans le mois suivant le début d’exercice de l’IDEL.
Une infirmière libérale se doit de souscrire aux assurances obligatoires pour être en règle dans le cadre de son activité. Aussi, les souscriptions concernent le local, le véhicule, la responsabilité civile et professionnelle. Ces assurances servent à le protéger si des incidents surviennent pendant l’exercice des activités afférentes à son titre d’IDEL.
L’adhésion à une association de gestion agréée ou AGA est également recommandée de manière à pouvoir prétendre à quelques avantages fiscaux. A titre d’exemple, cette affiliation permet à une infirmière libérale d’éviter que son impôt sur le revenu soit majoré de 25%.
Les avantages d’être infirmière libérale
L’infirmière libérale ne perçoit pas de salaire et ne travaille pas en milieu hospitalier. Comme son titre l’indique, c’est un entrepreneur autonome dans une entreprise libérale. Son statut lui confère de nombreux avantages. Le premier consiste à pouvoir gérer et organiser son emploi du temps sans avoir à subir la pression d’une quelconque hiérarchie. De ce fait, une infirmière libérale peut avoir une vie de famille normale, sans les services de garde de nuit ou de jours fériés. Elle est libre de travailler tout en ayant du temps pour sa famille.
Du côté rémunération, le statut d’infirmière libérale permet d’en avoir plus que son salaire en milieu hospitalier. Cela résulte du fait que malgré les tarifs fixés par la Convention nationale des Infirmiers, auxquels une infirmière libérale doit se soumettre, elle est tout à fait libre de fixer ses honoraires. Cela se fait en fonction de son profil, de ses compétences (spécialisation), et des risques qu’elle court dans le cadre de l’exercice de ses fonctions.
De plus, des plateformes ont été créées en vue du rassemblement des infirmières libérales afin d’optimiser l’exercice de leurs fonctions. Ces plateformes sont destinées à mettre en relation les patients avec les professionnels médicaux (cabinets médicaux, hôpitaux, cliniques).
Enfin, concernant ses activités, l’infirmière libérale s’occupe de différents soins techniques incluant les soins palliatifs, les prises de sang, injections, perfusions, soins de plaies et pansement. Ensuite, elle dispense des soins confort, pour ne citer que les toilettes quotidiennes, les changements de position, les habillage/déshabillage, les levers et couchers des patients à domicile.
Bref, devenir infirmière libérale est un choix, dans la mesure où ce métier est une vocation.